Nous partons à la découverte de la vaste forêt d’Arc en Barrois et de Chauteauvillain (15 210ha). Elle appartenait à la maison royale depuis 1696. Elle restera la propriété de la duchesse d’Orléans jusqu’à sa vente à l’Etat en 1974, moyennant la somme de 55 000 000 Francs. Elle deviendra alors forêt domaniale, considérée comme l’une des plus belles chasses au grand gibier de France (sangliers, cerfs et chevreuil).
Nous quittons les lisières et nous pénétrons dans la profondeur des bois. Notre circuit emprunte les chemins et sentiers du majestueux massif forestier d’Arc en Barrois. Nous évoluons dans un site chargé d’histoire et de richesses naturelles. Dès le départ, nous traversons l’importante voie romaine de Langres à Sens et Orléans. En surélévation, son emprise est encore bien visible après deux millénaires d’existence. Plusieurs dolmens, datant d’environ 2500ans, bordent cette voie. Ces anciennes sépultures collectives à caractère réutilisable, un peu à l’image de nos caveaux familiaux, pouvaient servir bien plus longtemps qu’aujourd’hui.
Nous nous élançons sur un chemin qui porte l’appellation « Route du Bon Dieu ». En descendant dans la vallée de l’Aujon partiellement inondée, nous rencontrons une belle source d’eau claire anciennement aménagée. La forêt est aussi une grande réserve d’eau purifiée par le sol !!! A la manière d’une gigantesque éponge, elle absorbe les précipitations excédentaires pour les restituer ensuite pures de façon continue et régulière.
Nous contournons le domaine de Val Bruant qui a une superficie de 50 ha. La belle demeure ancienne propose un gîte et des chambres d’hôtes. Une ancienne chapelle borde la propriété. Un parc animalier de 30 ha entouré d’un grand mur abrite, cerfs, biches, daims, chevaux, moutons, chèvres…
Au fond des bois règne un calme salutaire. Il nous est impossible d’imaginer ces grands espaces boisés sans la vie animale qu’elle abrite. Notre surprise ne se fait pas attendre. Nous avons le plaisir, (pour les premiers du groupe), d’apercevoir biches et chevreuils se dérober dans les sous-bois. Nous ramassons à même le sol pour l’observer et l’identifier, une mâchoire supérieure d’animal. Il s’agit de celle d’un malheureux jeune sanglier mort accidentellement.
Comme tout à chacun, nous éprouvons un grand besoin d’évasion auquel la nature répond volontiers. Thalwegs, dénivelés et lignes de crêtes ont fait de ce parcours accidenté un terrain de prédilection pour les dix sept marcheurs nordiques que nous sommes. Les images la nature et ses richesses cachées méritent tous les détours que nous avons fait pour les découvrir.
Nous avons marché plus de deux heures au cœur d’un paradis sauvage devenu depuis peu de temps le cœur d’un Parc National. Celui-ci offre l’opportunité de rendre exceptionnel un territoire pour ceux qui y vivent mais également pour nous, simples marcheurs, qui venons y pratiquer de temps en temps notre activité favorite. Chacun est venu aujourd’hui chercher dans ce bel univers végétal et animal les plaisirs auxquels il aspire.
A.P.
Encore un super texte Alain .