Au départ, le groupe est composé de 39 marcheurs. Le ciel est dégagé et la température est idéale pour randonner entre les champs, les cultures, les prairies et les forêts de part et d’autre de la vallée de la Suize, cours d’eau au débit capricieux, qui est notre fil conducteur.

Nous prenons la direction de la ferme des Puisots avant d’arriver dans le hameau de Rochevilliers.

Nous jetons un coup d’oeil à l’ancienne forge, site pittoresque aujourd’hui déserté. Il rappelle l’activité industrielle dont la Haute-Marne était le fleuron au XIXème siècle. (Dans les années 1850, le département assurait un cinquième de la production nationale de fonte).

En 1709 il est fait mention de la forge de Rochevilliers prévue au départ pour être une batterie de tôle. L’usine fonctionnait à l’énergie hydraulique. Elle comportait un haut fourneau et une affinerie appartenant au Grand Prieur de Champagne. En 1818 elle produisait 600 tonnes de fonte et 150 tonnes de fer nécessitant 1800 tonnes de minerais et 975 tonnes de charbon de bois.  En 1837, la production s’élevait à 1000 tonnes de fonte et 200 tonnes de fer et le site employait : 11 ouvriers internes, 23 minerons, 49 forestiers et 35 voituriers. L’usine cessera de produire vers 1850. Le haut fourneau et l’affinerie seront supprimés en 1863 pour laisser place à une distillerie qui fonctionnera en 1869 avec une féculerie.

A coté, le domaine de Rochevilliers, son superbe château du XVIIe siècle et son vaste parc boisé baigné par la Suize furent l’ancienne propriété d’un haut-marnais célèbre, Léon Mougeot, avocat et homme politique français, né le 10 novembre 1857 à Montigny-le-Roi et décédé le 25 octobre  1928 à Rochevilliers. Il fut  député de la Haute-Marne de 1893 à 1908, au cours de quatre mandats successifs, sous-secrétaire d’Etat aux  Postes et Télégraphes du 5 juillet 1998 au 7 juin 1902,  ministre de l’Agriculture du 7 juin 1902 au 18 janvier 1905, président du Conseil Général de la Haute-Marne de 1906 à 1920 et  sénateur de la Haute-Marne de 1908 à 1920.  Il s’enrichit et devient grand propriétaire colonial en Tunisie où on le surnomme « le seigneur Mougeot ».

En 2013, la propriété a été mise en vente pour la coquette somme de 850 000 € .

De retour à Villiers-sur-Suize, nous apercevont le célèbre groupe d’oies de Guinée devenues les mascottes du village,  Elles sillonnent quotidiennement l’eau fraîche de la Suize qu’elles agrémentent d’une touche originale.

On s’est vraiment fait plaisir en parcourant ce joli circuit vallonné 14 km dans la bonne humeur.

AP

La semaine prochaine : Corgirnon : le bois brulé

PHOTOS PASCAL ET NOËL